Contexte
Nichée dans la pittoresque région de Shuswap, en Colombie-Britannique, la ville de Salmon Arm (la Ville), comptant une population croissante d’environ 19 400 habitants, améliore régulièrement son programme de gestion des actifs depuis des années.
« Nous appelons cela la gestion de la prestation de services. Cela nous permet de mettre l’accent sur les services afin que tous les membres du personnel puissent comprendre leur rôle », explique Jenn Wilson, coordonnatrice de la gestion de la prestation de services pour la Ville. Le processus d’officialisation des pratiques de gestion des actifs de la Ville a commencé il y a plus de dix ans, lorsque Jenn (alors ingénieure pour la Ville) a suivi la formation NAMS avec le directeur financier de la Ville. Leur objectif était de passer à une prise de décision proactive plutôt que réactive. Après la formation, le personnel a travaillé à la mise en place progressive de systèmes de gestion de la prestation de services, mais il a souvent eu l’impression que le travail n’était pas priorisé.
En 2021, le conseil municipal a approuvé une politique de gestion de la prestation de services ainsi que le financement d’un poste à temps plein de coordonnateur de la gestion de la prestation de services. L’approbation descendante a donné un nouvel élan au travail fondamental effectué par le personnel au cours des années précédentes.
L’importance des changements climatiques
La Ville est signataire de la BC Climate Action Charter et rend compte de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) depuis plusieurs années. Elle réalise également des audits d’installations et des projets de réduction de la consommation d’énergie lorsqu’elle en a l’occasion. Des travaux ont été réalisés pour déterminer les risques liés aux changements climatiques et s’y adapter, mais ils ont été menés dans le cadre d’autres initiatives, telles que la planification de la gestion intégrée des eaux pluviales ou les efforts visant à atténuer les incendies de forêt.
La Ville reconnaît qu’elle peut être vulnérable à d’autres effets des changements climatiques, tels qu’une augmentation de la fréquence des sécheresses, des inondations ou des conditions changeantes en matière de qualité de l’eau des lacs. La Ville souhaite comprendre l’importance de ces conséquences liées aux changements climatiques sur la prestation de services et les mesures qu’elle peut mettre en place pour y remédier.
L’approche
En 2022, Jenn a saisi l’occasion d’inscrire la Ville à la Cohorte d’action climatique, offerte par le Canadian Network of Asset Managers (CNAM) et financée par la Fédération canadienne des municipalités (FCM). Elle a vu la Cohorte comme une excellente occasion de réunir une équipe d’employés de la Ville pour qu’ils apprennent à intégrer les considérations climatiques dans la gestion de la prestation de services, engagent des discussions sur le travail qu’ils effectuent et recherchent des possibilités de mettre en commun leurs efforts individuels.
Les municipalités participantes ont été invitées à choisir une initiative ou un projet sur lequel travailler dans le cadre de ce programme qui s’échelonne sur environ un an. La Ville avait récemment entamé le processus de planification de la continuité des activités et avait estimé qu’il s’agissait d’une occasion idéale pour commencer à parler des changements climatiques d’une manière qui pourrait améliorer la compréhension des conséquences potentielles sur les services qu’elle fournissait.
La planification de la continuité des activités a commencé par une analyse globale des risques. L’intégration des risques climatiques dans le processus a permis à de nombreux membres du personnel de commencer à établir des liens entre les changements climatiques et la prestation de services, sur la base des renseignements qu’ils possédaient déjà. Elle a également permis de cerner les domaines dans lesquels plus de détails sur les risques climatiques et leurs conséquences seraient utiles (p. ex. pour comprendre l’évolution des risques d’inondation).
La Ville a mis sur pied un comité directeur sur l’action climatique afin d’établir des liens entre l’action climatique et les objectifs de l’organisation, et d’orienter les travaux à venir en matière d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de leurs effets. De nombreux membres du comité directeur sur l’action climatique sont également membres du comité de gestion de la prestation de services, ce qui favorisera une meilleure intégration des travaux.
La prochaine étape pour la Ville consiste à élaborer un plan de résilience à faibles émissions de carbone, qui fournira des renseignements supplémentaires sur les risques climatiques et les priorités en matière de réduction des émissions de GES, que le personnel pourra intégrer dans les décisions relatives à la prestation de services.
Leçons retenues
En réfléchissant à son parcours à la Ville et à ses expériences plus récentes en matière d’intégration des considérations climatiques dans la gestion de la prestation de services, Jenn nous fait part des leçons qu’elle en a tirées.
« Il ne faut pas se perdre dans les détails. Concentrez-vous sur la situation dans son ensemble. Pour nous, il s’agissait de la prestation de services. »
La Ville savait déjà que les changements climatiques allaient avoir des répercussions sur la prestation de services, mais elle a eu du mal à faire valoir son point de vue sans connaître les détails des changements exacts ou des répercussions précises. Cependant, Jenn s’est souvenue d’un sage conseil qu’elle avait reçu lors de la formation NAMS, il y a plusieurs années : « Les instructeurs ont insisté sur le fait qu’il ne faut pas toujours se préoccuper des détails; qu’il faut prendre du recul et relier ce que l’on fait à la situation dans son ensemble. » La Ville a réussi à mettre en place des initiatives d’atténuation des effets des changements climatiques en entamant les conversations avec une perspective globale, puis en les détaillant au fur et à mesure, au besoin.
« Il suffit d’entamer des conversations, de parler aux gens fréquemment, d’établir des relations. »
Au cours des années précédentes, des efforts d’adaptation aux changements climatiques ont été déployés dans le cadre de quelques projets individuels, mais la Ville n’a pas réussi à avoir un élan général. L’intégration de l’adaptation aux changements climatiques dans un sujet sur lequel les gens étaient déjà engagés – la planification de la continuité des activités – a permis d’entamer la conversation et de susciter une prise de conscience plus large. Cette prise de conscience a mené le personnel à établir de nouveaux liens, à la fois sur le sujet des changements climatiques et entre eux.
L’un des principaux avantages de la Cohorte a été la possibilité d’établir des relations avec le personnel d’autres municipalités participantes et d’échanger les points de vue, les réussites et les défis. Les enseignements que le personnel de la Ville a tirés des autres participants ont mis en évidence l’importance d’établir des liens à l’externe.
« Le changement est difficile lorsque l’on travaille en vase clos. Dans une équipe, c’est lorsque l’on communique avec les autres qu’on travaille ensemble. »
Même si la Ville n’est pas une grande organisation et que chaque membre du personnel occupe plusieurs fonctions, il existe toujours des vases clos dans le travail au quotidien. Le comité sur l’action climatique et le comité de gestion de la prestation de services ont contribué à créer un élan, car il existe une équipe qui fait avancer le travail ensemble. Chaque membre peut informer les autres du travail qu’il fait et, ensemble, les comités peuvent cerner les points de connexion.
Cette initiative est proposée dans le cadre du Programme de gestion des actifs municipaux (PGAM), mis en œuvre par la Fédération canadienne des municipalités (FCM) et financé par le gouvernement du Canada.