Étude de cas : “Ville de Burlington : quantification de nos risques climatiques”

Contexte

La ville de Burlington, située dans la municipalité régionale de Halton sur la rive ouest du lac Ontario, comptait 186 948 habitants en 2021. Avant de participer à la Cohorte d’action climatique, la Ville avait déjà posé des bases solides en matière d’action climatique et de gestion des actifs. Ce travail préparatoire comprenait la déclaration d’une situation d’urgence climatique (2019) et l’élaboration d’un plan de gestion des actifs (2021), d’un plan d’action climatique communautaire (2020), d’un plan de gestion de l’énergie et des émissions des entreprises (2019), d’un rapport sur les projections climatiques pour Burlington (2021), d’une carte-récit des conséquences des changements climatiques et d’un plan de résilience climatique pour Burlington (2022).

Une situation d’urgence climatique a été déclarée dans le but de renforcer l’engagement de la Ville à protéger son économie, son environnement et sa collectivité contre les changements climatiques, et d’amener le conseil et le personnel à appliquer immédiatement une perspective de changements climatiques à ses plans et à ses mesures, y compris le plan de travail stratégique du conseil et les budgets futurs.

Le plan de résilience climatique pour Burlington vise à favoriser l’adaptation à des conditions météorologiques plus chaudes, plus humides et moins prévisibles en déterminant des mesures pour gérer les risques croissants causés par les changements climatiques. L’une des principales mesures cernées dans le plan est l’intégration des conséquences des changements climatiques dans le plan de gestion des actifs de Burlington et la création d’une équipe interne chargée de promouvoir les travaux connexes.

L’importance des changements climatiques 

En 2014, la ville de Burlington a connu un épisode localisé de pluies exceptionnellement abondantes qui se sont abattues sur une courte période de temps. Les inondations causées par ces pluies ont mis en évidence les vulnérabilités et les limites des systèmes d’infrastructure de la ville et l’importance de l’adaptation aux changements climatiques, en particulier dans les zones à risque élevé pour la collectivité. Dans la perspective de conditions météorologiques plus chaudes, plus humides et moins prévisibles, le plan de résilience climatique pour Burlington détermine les risques climatiques et les mesures d’adaptation que la Ville peut mettre en œuvre pour accroître sa résilience aux changements climatiques.

L’approche

Pour l’équipe de la Ville de Burlington, la prise en compte des risques climatiques sur la prestation de services a constitué un point d’entrée stratégique pour l’intégration des considérations climatiques dans la gestion des actifs. En se concentrant sur les risques, l’équipe a pu :

  • mettre en place un langage commun sur la gestion des actifs et les changements climatiques;
  • se concentrer d’abord sur les services (plutôt que sur les actifs);
  • se concentrer sur les aspects importants et sur les mesures à prendre pour réduire les risques.

Par exemple, afin de mettre en place un langage commun, l’équipe a dû se poser la question suivante : « Pensons-nous à un événement climatique unique ou aux effets d’une augmentation ou d’une diminution de la fréquence des événements climatiques? » Dans ce cas, la Ville a choisi de réfléchir aux tendances.

« En se concentrant sur les services que fournissent les actifs, il sera plus facile de déterminer les risques pour votre municipalité ou votre organisation et d’entamer la conversation avec vos collègues, le conseil et le public. »

L’équipe a déterminé qu’elle souhaitait se concentrer sur les risques pour le réseau de transport, ce qui l’a aidée à communiquer avec des experts en la matière de la Ville. Sur la base des risques climatiques relevés dans le plan de résilience climatique pour Burlington, l’équipe a déterminé ceux qui sont les plus dangereux pour le déplacement des personnes et des biens à Burlington.

En se concentrant sur les risques climatiques dans un seul domaine de service (les transports), l’équipe a pu élaborer une approche adaptée aux besoins de la ville, reproductible pour d’autres domaines de service et flexible en matière de l’adaptation et l’amélioration.

À l’aide d’un outil d’évaluation des risques basé sur Excel[1], l’équipe a attribué une note de probabilité et de gravité pour chaque interaction climat-service. Elle a utilisé l’évaluation des risques et des vulnérabilités dans le contexte des changements climatiques qu’elle avait élaborée auparavant pour attribuer des notes de probabilité. Elle a mis au point un cadre personnalisé pour attribuer des notes de gravité. Au cours de ce processus, l’équipe s’est rendu compte que trop de détails pouvaient constituer un obstacle. L’utilisation d’un cadre ou d’un outil établi et l’application d’une approche itérative à un service ont aidé l’équipe à bien comprendre le niveau de détail à inclure. L’évaluation qui a découlé de ce processus lui a permis de mesurer l’incidence de chaque risque climatique sur le service de transport.

[1] Les membres de la CNAM peuvent assister gratuitement à ce webinaire enregistré du 8 février 2023, intitulé « Linking Climate, Risk, & Levels of Service – Mapping connections and making decisions » pour plus d’informations sur cet outil Excel de gestion des risques.

Prochaines étapes

La Ville de Burlington souhaite approfondir le processus d’évaluation des risques en l’appliquant à d’autres services. Cela permettra d’intégrer les risques climatiques sur la prestation de services à l’ensemble de l’organisation. Pour tirer parti de ce processus dans d’autres services, il faudra faire appel à d’autres experts en la matière issus d’autres services au sein de l’organisation, ce qui contribuera à accroître la sensibilisation à l’intégration des considérations climatiques et de la gestion des actifs de manière plus générale.

Pour maintenir l’élan, l’équipe s’efforcera de communiquer les réussites au moyen de conversations au sein des équipes et, de manière plus large, idéalement avec le conseil et le public.

Leçons retenues

Le recours à une approche cohérente, flexible, simple et qui soutient les multiples objectifs de la prestation de services est essentiel à la réussite. Le fait que les bonnes personnes participaient au processus a permis à l’équipe de décortiquer les considérations nuancées qui interviennent dans l’intégration de la gestion des actifs et des considérations climatiques, tout en restant flexible.

Il convient de noter qu’une approche incohérente peut entraîner une hausse de la charge de travail. Avant d’aller trop loin, il convient de prendre du recul pour s’assurer que l’équipe a une compréhension commune de l’objectif et de la portée du travail.

Le parcours est important. Pour l’équipe de Burlington, le groupe de travail était une occasion de sortir de sa routine de travail quotidienne et de tirer parti de l’expertise et des possibilités de partage des connaissances offertes par la Cohorte d’action climatique du CNAM avec d’autres municipalités et organisations du Canada.

« Il n’est pas nécessaire d’avoir des données et des informations parfaites pour commencer le travail! Peu importe où vous en êtes dans votre parcours de gestion des actifs et quelle que soit la taille de votre collectivité, l’utilisation d’une approche basée sur les risques est un excellent point de départ pour intégrer la gestion des actifs et les considérations climatiques en général. »

Cette initiative est proposée dans le cadre du Programme de gestion des actifs municipaux (PGAM), mis en œuvre par la Fédération canadienne des municipalités (FCM) et financé par le gouvernement du Canada.